Compte-rendu, réunion jury d’anglais, ENS Lyon-LSH


La réunion commence à 15h en présence virtuelle de Sophie Lemercier-Goddard, Lise
Guilhamon, Leila Roesler et Cécile Beaufils pour le jury des épreuves écrites de la BEL et de
spécialité Lyon.
Une quarantaine de collègues étaient présents, dont de nombreux adhérents de l’Appel-Clé.
Sophie Lemercier-Goddard, vice-présidente du jury pour la série langues vivantes et responsable
pour l’ÉNS Lyon de l’épreuve commune d’anglais dans le cadre de la BEL, revient sur les
échanges un peu animés de fin de plénière au sujet des langues vivantes, soi-disant socialement
discriminantes au dire du collègue de géographie d’Henri IV, Olivier Coquard.
Elle s’inscrit absolument en faux contre une telle affirmation, précisant que le bilinguisme n’est
absolument pas un critère de sélection pour les jurys de langues aux oraux communs. Elle
évoque les nombreuses ressources audio et vidéo désormais accessibles aux candidats via
internet, qui pallient jusqu’à un certain point l’absence de séjours linguistiques.
J’abonde dans son sens en rappelant que nombre d’entre nous, qui exerçons parfois aussi en
classes scientifiques, n’avons pu que constater l’élévation globale de la qualité des prises de
parole en colle de LV, qualité qui, renseignements pris, doit le plus souvent à la consommation
assidue des séries, et ce indépendamment de la CSP des candidats.
Sophie Lemercier-Goddard revient ensuite sur la question des débouchés, confirmant les propos
de Sylvie Martin en plénière, à savoir que l’interprétariat et la traduction ne sont pas compatibles
avec l’engagement décennal, ce qui expliquerait la désaffection pour la filière LV. Elle passe en
revue les différentes possibilités de carrière hors enseignement accessibles à la sortie de l’École :
instituts culturels, administrations…
Elle rappelle enfin que, contrairement aux sciences par exemple, l’anglais ne pourra jamais
recruter beaucoup de candidats sur dossier compte tenu du nombre limité de postes offerts à
l’étranger lors de l’année d’immersion. C’est une limite dure.

Session 2020
Épreuve de version – commentaire
Malgré son contexte si particulier, cette session s’est très bien passée pour les correcteurs, qui
ont mis le même sérieux que d’habitude à corriger. La dématérialisation des copies, désormais
actée, ajoute une difficulté de lecture et Mme Lemercier-Goddard appelle l’attention des
candidats sur le choix du stylo : ENCRE NOIRE de préférence.
Le texte proposé a suscité de très bonnes analyses, reprises pour certaines dans le rapport.
La moyenne s’établit à 10. L’harmonisation de la notation dans le cadre de la double correction a
fait l’objet d’une vigilance particulière puisque l’épreuve était devenue une épreuve d’admission.
J’interviens pour demander si, comme sur la copie de portugais commentée dans le rapport de
cette langue, les deux notes (version et commentaire) peuvent être transmises aux candidats.

Visiblement surprise de cette bévue administrative, Sophie Lemercier-Goddard insiste bien sur le
fait que ce n’est pas possible, du moins pour l’instant.
Un collègue demande s’il serait possible que le jury propose un plan du commentaire dans le
rapport. La réponse est négative car cela inciterait les candidats à la reproduction systématique
sans tenir compte des caractéristiques du texte proposé. Sophie Lemercier-Goddard donne en
exemple la sempiternelle troisième partie sur le pouvoir de l’écriture (“the power of the word”) qui
était un contresens sur le texte d’Atwood.
Le système de bonus/malus est toujours appliqué en commentaire.
Une vingtaine de copies ont été notées 20/20.


Épreuve de thème
Leila Roesler, responsable de l’épreuve, se réjouit de la qualité des traductions corrigées cette
année. Le jury a eu la très agréable surprise de voir que nombre de petits points techniques
avaient été très bien résolus par les candidats.
Les collègues remercient de leur côté le jury pour le texte proposé qui a emporté l’adhésion.
Une collègue soulève la question plus générale de la traduction du présent en thème.
Leila Roesler répond que cela dépend évidemment du texte : si l’auteur a fait le choix du présent
historique, avec un fléchage temporel clair, il convient de basculer au prétérit.
S’il s’agit d’un effet narratif, il convient de se demander si le présent serait alors naturel dans une
écriture littéraire ordinaire ou au contraire un effet voulu.
Sophie Lemercier-Goddard rappelle qu’il s’agit d’un exercice scolaire de traduction universitaire ;
le but n’est pas de produire la plus belle traduction commerciale. Il faut respecter les temps et ne
pas prendre de risques stylistiques.
On précise que les noms propres ne doivent pas être traduits.
La catégorisation des erreurs de thème sera remise dans le rapport de la prochaine session. Il y a
eu 4 copies autour de 20/20.


Remarques générales
Sophie Lemercier-Goddard explique ensuite qu’elle a calculé l’impact des épreuves orales sur le
recrutement : en moyenne un tiers des candidats admissibles sont affectés à la hausse ou à la
baisse par les oraux.
La promotion 2020, entièrement féminine, est « formidable » et il n’y a aucune inquiétude à avoir.
Les élèves actuellement en M1 à l’étranger connaissent des situations d’immersion rendues très
difficiles du fait du confinement, et font l’objet d’un suivi attentif.
A priori les partenariats et les échanges habituels seront maintenus l’année prochaine.


Session 2022
La question de la reprise d’une œuvre sur les trois proposées à l’oral est soulevée.
Sophie Lemercier-Goddard indique qu’elle ne peut être considérée que si elle est appliquée pour
toutes les langues vivantes. En aucun cas il ne pourra s’agir de reprendre une même œuvre d’une
année sur l’autre car cela reviendrait à favoriser les cubes.
Concernant le choix du texte proposé en tronc commun, Sophie Lemercier-Goddard précise que
le critère principal est que ce soit un bon texte qui ait une cohérence et qui permette à tous les
candidats de faire un bon commentaire.

Rédactrice du rapport, Anne-Sophie ANDRE